Les autorités israéliennes ont arrêté le journaliste américain indépendant Jeremy Loffredo en Cisjordanie, l’accusant d’avoir « aidé l’ennemi » en raison de ses reportages sur une récente attaque iranienne. Loffredo aurait rapporté des informations sensibles sur une attaque de missiles iraniens qui a touché des bases militaires israéliennes le 1er octobre.
Un reportage qui dérange
Le journaliste, parmi les premiers à révéler les dommages causés par l’attaque iranienne, a enfreint la loi israélienne de censure militaire qui interdit tout rapport sur les installations militaires ou les bases affectées. Le 8 octobre, cinq journalistes, dont Loffredo, ont été emmenés dans une base militaire où ils auraient été bandés et frappés, selon le témoignage d’Andreï X, un autre reporter indépendant. Bien que la majorité du groupe ait été libérée, Loffredo est resté détenu.
Une détention sans procès
L’affaire a attiré l’attention des défenseurs de la liberté de la presse, notamment le journaliste et avocat Glenn Greenwald, qui a critiqué l’inaction des autorités américaines. Sur X (anciennement Twitter), Greenwald a demandé pourquoi les États-Unis n’intervenaient pas pour protéger l’un de leurs citoyens, rappelant que « le journalisme n’est pas un crime ».
Le média israélien Yedioth a confirmé l’arrestation de Loffredo, l’accusant d’avoir rapporté des informations sur des opérations militaires israéliennes, notamment le départ d’avions de la base de Nevatim vers Gaza et la présence de l’avion du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Silence diplomatique
Malgré l’arrestation de Loffredo, l’ambassade américaine et le Département d’État n’ont pas encore fait de déclaration publique. Cependant, l’ambassade aurait été informée de l’arrestation et des représentants diplomatiques ont assisté à l’audience concernant la prolongation de sa détention.
Comparaison avec le cas Gershkovich
Cette affaire rappelle l’arrestation du journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich en Russie en mars 2023, également accusé d’espionnage. Alors que l’administration Biden avait rapidement réagi pour exiger la libération de Gershkovich, il n’y a pour l’instant aucune réaction similaire concernant Loffredo. Les médias et la société civile attendent une prise de position claire face à cette situation.