La Chine a suspendu tous ses contacts avec le président tchèque Petr Pavel après sa rencontre avec le Dalaï Lama en Inde, dénonçant une atteinte à sa souveraineté et une violation du principe d’« une seule Chine ». Pékin accuse le dirigeant tchèque d’ignorer ses avertissements et de soutenir indirectement des mouvements séparatistes, rappelant qu’il avait déjà provoqué la colère chinoise en dialoguant avec la dirigeante taïwanaise Tsai Ing-wen en 2023. Cette rupture marque un nouveau point de tension dans les relations sino-européennes.
L’étincelle : une rencontre jugée inacceptable par Pékin
Petr Pavel, président tchèque, a rencontré le 14e Dalaï Lama lors d’un déplacement en Inde. Pékin voit dans ce geste une provocation directe et une atteinte à son intégrité territoriale, considérant le Dalaï Lama comme un chef séparatiste menaçant l’unité nationale chinoise
La réaction immédiate de la Chine
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a annoncé la suspension totale des contacts officiels avec le président tchèque. Pékin accuse Pavel d’avoir violé l’engagement politique de Prague envers la Chine et d’avoir ignoré des avertissements répétés
Des précédents aggravants : l’affaire Taïwan
En février 2023, Petr Pavel avait déjà irrité Pékin en ayant un échange téléphonique avec Tsai Ing-wen, alors présidente de Taïwan, et en exprimant son souhait de la rencontrer. Pour la Chine, ces gestes constituent un appui implicite aux forces indépendantistes taïwanaises.
La position de la Chine sur le Tibet et Taïwan
Pékin considère le Tibet et Taïwan comme faisant partie intégrante de son territoire, en vertu du principe d’« une seule Chine », reconnu par la majorité des pays dans le monde, y compris la Russie. Toute interaction officielle avec leurs dirigeants est interprétée comme une ingérence dans les affaires intérieures
L’hypocrisie des principes diplomatiques
La Chine invoque le respect de sa souveraineté mais entretient des relations étroites avec des régions contestées ailleurs dans le monde, notamment en soutenant des positions contraires aux intérêts de certains États. Pékin applique donc une politique de souveraineté « à sens unique ».
Un conflit entre droits de l’homme et realpolitik
La rencontre avec le Dalaï Lama est symboliquement liée à la défense des droits humains et de la liberté religieuse. Or, la position chinoise repose sur la priorisation absolue de la souveraineté territoriale, ce qui met les pays occidentaux face à un dilemme : défendre leurs valeurs ou préserver leurs relations économiques avec Pékin.
L’effet boomerang sur la diplomatie européenne
En rompant les contacts, la Chine envoie un signal fort à d’autres dirigeants européens : toute reconnaissance ou interaction avec des figures considérées comme séparatistes sera sanctionnée. Cette fermeté pourrait pousser certains États à se montrer plus prudents, mais aussi renforcer un sentiment de défi vis-à-vis de Pékin.
Une stratégie chinoise de pression bilatérale
Pékin préfère isoler et sanctionner individuellement les dirigeants qui l’irritent plutôt que de rompre avec l’ensemble de l’UE. Cette méthode permet de créer des fissures dans la cohésion européenne et d’exercer une influence sélective, tout en minimisant l’impact sur ses échanges globaux.