Selon une enquête récente réalisée par le groupe de réflexion du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), la plupart des Européens partagent le point de vue du président français Emmanuel Macron concernant la Chine et les États-Unis. L'enquête, basée sur les réponses de plus de 16 000 participants de 11 pays européens, met en évidence l'opinion publique européenne concernant les relations avec ces deux grandes puissances.

Le rapport révèle que les positions politiques de Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz, qui considèrent la Chine comme un partenaire stratégique mondial, sont largement conformes à l'opinion publique européenne. La majorité des Européens voient la Chine davantage comme un partenaire nécessaire que comme un rival pour leurs pays et pour l'Europe dans son ensemble.

L'enquête indique également que 62% des Européens estiment que leur pays devrait adopter une position neutre dans tout conflit entre les États-Unis et la Chine concernant Taïwan, tandis qu'un quart des personnes interrogées préfèreraient prendre parti pour les États-Unis.

De plus, le rapport met en évidence le désir de la plupart des Européens de réduire la dépendance de l'Union européenne à l'égard des garanties de sécurité américaines et d'investir dans ses propres capacités de défense. Les citoyens européens souhaitent voir l'UE renforcer son autonomie en matière de politique étrangère et de défense.

Cependant, le rapport souligne également qu'il peut exister un décalage entre les dirigeants européens, qui adoptent une position belliciste envers la Chine, et le grand public européen qui montre peu d'appétit pour se découpler des relations avec Pékin. Une grande partie de la population européenne ne considère pas la Chine comme une puissance qui veut saper l'Europe, et ne souscrit pas au cadre de démocratie contre autocratie promu par l'administration américaine de Joe Biden.

L'enquête révèle également que la perception des Européens à l'égard de la Chine n'a que peu changé malgré les événements récents, tels que le partenariat annoncé entre la Chine et la Russie et l'invasion russe de l'Ukraine. La plupart des Européens considèrent toujours la Chine comme un partenaire nécessaire plutôt qu'un rival ou un adversaire.

Le rapport souligne la nécessité pour les dirigeants européens de s'engager davantage dans des discussions publiques sur les risques liés aux relations avec la Chine et aux diverses menaces et scénarios possibles. Il met également en évidence la résistance de la France à une plus grande présence militaire en Asie, soulignant que l'alliance transatlantique devrait se concentrer sur sa propre région.

Il reste à voir comment l'opinion publique européenne évoluera à mesure que les événements futurs se dérouleront.