Les tensions entre Israël et la bande de Gaza ne se limitent pas aux seuls affrontements militaires. Désormais, les relations entre les États-Unis et leur principal allié au Moyen-Orient sont également mises à l’épreuve. Washington a émis un avertissement clair à Tel Aviv, stipulant que le flux d’armes américaines pourrait être suspendu si la situation humanitaire dans la bande de Gaza ne s’améliore pas dans un délai de 30 jours.
La baisse de l’aide humanitaire : un sujet de préoccupation
Selon une lettre envoyée par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et le secrétaire d’État, Antony Blinken, au ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, et au ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, la quantité d’aide humanitaire acheminée vers Gaza a chuté de plus de 50 % au cours des derniers mois. Le mois de septembre 2024 a enregistré le plus bas niveau d’aide envoyé dans l’enclave palestinienne depuis le début de l’année.
Dans leur lettre, Austin et Blinken ont insisté sur le fait qu’Israël doit agir rapidement pour redresser cette situation. Si ces mesures ne sont pas prises, ils préviennent que cela pourrait affecter les livraisons d’armes américaines, conformément au mémorandum présidentiel NSM-20 de février 2024, qui stipule que les pays recevant des armes américaines doivent respecter le droit international, y compris en matière humanitaire.
Les exigences américaines
1. Augmentation de l’aide humanitaire hivernale
Washington exige qu’Israël permette l’entrée d’au moins 350 camions d’aide humanitaire par jour dans la bande de Gaza. Cela inclut des vivres, des médicaments, et des produits de première nécessité pour les habitants touchés par le conflit.
2. Ouverture d’une route par la Jordanie
Les États-Unis demandent également qu’une nouvelle route de livraison humanitaire soit mise en place via la Jordanie. Cette route permettrait de contourner certains des obstacles posés par le blocus actuel de Gaza, assurant ainsi un accès plus rapide aux ressources vitales pour les civils.
3. Fin de l’isolement dans le nord de Gaza
L’administration Biden-Harris exige que des pauses humanitaires soient instituées dans les opérations militaires israéliennes pour permettre la livraison de cette aide dans les zones les plus touchées, notamment dans le nord de Gaza, où la situation est particulièrement critique.
Si Israël ne se conforme pas aux exigences américaines dans les 30 jours, les implications pourraient être majeures. Les États-Unis, qui fournissent une aide militaire et sécuritaire cruciale à Israël, pourraient suspendre le flux d’armes. Cela mettrait en péril les opérations militaires israéliennes, d’autant plus que Tel Aviv dépend largement de l’équipement militaire américain pour ses activités de défense et de sécurité.
De plus, cette menace pourrait fragiliser les relations bilatérales entre les deux pays, traditionnellement très proches. Un désaccord public sur la gestion de la crise humanitaire à Gaza pourrait renforcer les critiques à l’échelle internationale envers Israël.
Les réactions en Israël et à l’international
Israël n’a pas encore officiellement réagi à cette lettre, mais la question est source de division au sein du gouvernement israélien. Certains responsables militaires plaident pour un assouplissement des restrictions humanitaires pour apaiser les tensions internationales, tandis que d’autres craignent que cela affaiblisse la position israélienne dans le conflit.
Sur le plan international, l’appel de Washington à améliorer les conditions humanitaires à Gaza a reçu un accueil favorable. Plusieurs organisations humanitaires et des États alliés ont salué cette initiative, espérant qu’elle ouvrira la voie à une réduction de la violence dans la région.
L’ultimatum lancé par les États-Unis à Israël marque un tournant dans la politique américaine au Moyen-Orient. Alors que les États-Unis réaffirment leur engagement en faveur du respect du droit international, ils montrent également leur volonté de conditionner leur soutien militaire à Israël en fonction de la gestion de la crise humanitaire. La réponse d’Israël dans les semaines à venir déterminera non seulement l’avenir des relations bilatérales, mais aussi l’évolution du conflit à Gaza.