Le ministère chinois du Commerce a récemment annoncé l’imposition de droits de douane temporaires sur le brandy importé des pays de l’Union européenne, justifiant cette mesure par la vente de cette liqueur en dessous des prix du marché, ce qui causerait des « dommages substantiels » à la production nationale chinoise. Ces droits de douane, oscillant entre 34,8 % et 39 %, seront en vigueur à partir du 11 octobre 2024. Cette décision affectera principalement des producteurs français comme Hennessy et Rémy Martin, dont les exportations de brandy vers la Chine ont atteint 1,7 milliard de dollars en 2023, représentant 99 % des importations chinoises dans ce secteur.
Réactions et impacts sur le commerce international
La France a vivement réagi à cette mesure, jugeant les nouvelles règles « incompréhensibles » et en contradiction avec les principes du libre-échange. Le ministère français du Commerce a signalé son intention de collaborer avec la Commission européenne pour dénoncer ces mesures devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En parallèle, Pékin a lancé d’autres enquêtes sur les subventions concernant la viande de porc et les produits laitiers importés d’Europe, intensifiant ainsi les tensions commerciales.
Cette imposition de droits de douane survient dans un contexte tendu où les relations commerciales entre la Chine et l’Union européenne se détériorent. Quelques jours avant cette annonce, l’UE avait décidé d’augmenter les droits d’importation sur les véhicules électriques fabriqués en Chine jusqu’à 45 %. Cette mesure a été perçue par certains dirigeants européens, comme le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, comme une voie vers une « guerre froide économique » entre les deux puissances.
Une escalade aux répercussions globales
Cette décision chinoise d’imposer des droits de douane sur le brandy européen s’inscrit dans une montée des tensions économiques entre l’UE et la Chine, chaque camp répliquant par des mesures protectionnistes. Les conséquences de cette « guerre commerciale » pourraient affecter non seulement les échanges bilatéraux, mais également l’équilibre du commerce international, en particulier dans les secteurs de l’agroalimentaire et de l’automobile.