Le président tunisien sortant, Kaïs Saïed, s’est vu accorder une victoire décisive lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2024, avec 89,2 % des voix selon des sondages sortie des urnes. Cette victoire marquerait, selon lui, le « parachèvement de la révolution » qu’il s’est engagé à poursuivre depuis son arrivée au pouvoir en 2019. Dans son discours de victoire, il a souligné l’indépendance de la Tunisie et s’est engagé à éliminer la corruption et les complots qui gangrènent le pays.
Une campagne sans soutien financier : « Je me désengage de toute personne ayant reçu de l’argent »
Lors de son intervention au siège de sa campagne électorale, Kaïs Saïed a pris soin de clarifier qu’il se désengageait de toute personne ayant reçu des fonds pour le soutenir. Il a insisté sur le fait que les parrainages qu’il a reçus étaient le fruit de l’engagement personnel de ses partisans, affirmant qu’il garderait ces soutiens « toute sa vie ». Il a félicité les Tunisiens, y compris ceux vivant à l’étranger, pour avoir mené cette campagne de manière autonome et sans intervention financière directe.
L’indépendance et la souveraineté au cœur de son discours
Saïed a également réitéré sa volonté de maintenir la Tunisie en tant que pays indépendant et libre, rejetant toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. Ce message de souveraineté et d’autodétermination, central dans son discours politique, résonne particulièrement dans un contexte de tensions internes et internationales.
Un scrutin contesté, mais une légitimité populaire affirmée
Malgré les critiques concernant l’organisation de l’élection, notamment le faible taux de participation de 27,7 %, Kaïs Saïed a souligné que les résultats de ces sondages sont « proches de la réalité » dans la majorité des pays. Bien que ce taux soit historiquement bas pour une élection présidentielle en Tunisie, Saïed continue de bénéficier d’un soutien populaire significatif. En témoigne la foule en liesse qui l’a acclamé lors de son bain de foule sur l’avenue Habib Bourguiba, une artère symbolique de Tunis.
Une révolution à parachever : « Nous allons bâtir et assainir le pays »
Dans son discours, Saïed a insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes entamées en 2019, qu’il présente comme le « parachèvement de la révolution » de 2011, qui a renversé l’ancien dictateur Ben Ali. Il a réaffirmé sa volonté de « bâtir et construire » un nouvel ordre politique, libéré de la corruption et des complots qu’il accuse de freiner le développement du pays. Il a promis de purger la Tunisie de ces éléments, faisant écho à son engagement de restaurer la justice et la transparence dans la gestion des affaires publiques.